Alors que les tensions commerciales internationales s’intensifient, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), Ontario, met en garde contre les répercussions négatives importantes que cela aura sur le bien-être mental des Ontariens.
Alors que les chefs de parti de l’Ontario débattent de la manière de lutter contre les nouveaux tarifs douaniers imposés par le gouvernement américain, des études montrent que les conséquences ne sont pas seulement économiques. La recherche montre que l’instabilité économique peut augmenter le risque de problèmes de santé mentale et de toxicomanie, y compris l’anxiété, la dépression et la consommation de substances. Les études indiquent également que les personnes confrontées à des difficultés financières sont moins susceptibles de recourir à des soins de santé mentale, ce qui aggrave le cycle du stress et du mal-être.
Les travailleurs des secteurs touchés par les droits de douane, notamment l’automobile, la construction, l’agriculture, la sylviculture et l’exploitation minière, sont particulièrement susceptibles de subir des pressions accrues sur leur santé mentale. Face à ces défis, l’ACSM Ontario craint que le secteur communautaire de la santé mentale et de la toxicomanie ne soit pas équipé pour faire face à l’afflux de soutien dont les Ontariens auront probablement besoin.
« Nous avons constaté une augmentation significative du besoin de nos services après l’incertitude économique provoquée par la pandémie de COVID-19 », a déclaré Camille Quenneville, directeur général de l’ACSM en Ontario. « Cette fois-ci, notre secteur est déjà confronté à des problèmes critiques d’épuisement et de rétention du personnel, ainsi qu’à d’importantes restrictions budgétaires. En l’absence d’un plan global visant à relever les défis du système en matière de ressources humaines en santé, il nous sera difficile de fournir aux Ontariens des soins de santé mentale accessibles et en temps opportun. »
Au lendemain de la pandémie, les sondages de l’ACSM Ontario ont révélé que le nombre de personnes accédant aux services de santé mentale continue d’augmenter, des années après la crise initiale.
L’ACSM Ontario demande à tous les partis de s’engager à investir davantage pour s’assurer que la main-d’œuvre essentielle en santé mentale et en toxicomanie de l’Ontario puisse aider à répondre à la demande croissante de services, ainsi qu’à investir davantage dans les logements supervisés et les services de crise.
« Nous avons besoin d’un leadership qui tienne compte non seulement des résultats économiques, mais aussi des conséquences sociales et psychologiques que ces problèmes peuvent avoir sur les Ontariens », a déclaré M. Quenneville. « Sinon, nous assisterons à des répercussions négatives à long terme sur la santé de nos communautés.
FAITS EN BREF :
Une étude réalisée en 2021 a révélé que près de 60 % des personnes décédées des suites d’une intoxication aux opioïdes avaient un emploi et qu’un tiers d’entre elles travaillaient dans le secteur de la construction.
L’ACSM recommande un investissement de 33 millions de dollars par an pendant quatre ans pour relever les défis en matière de ressources humaines dans le domaine de la santé, ainsi qu’un financement supplémentaire pour les logements supervisés et les services de crise.
La recherche montre que pour chaque dollar investi dans la couverture des services psychologiques au Canada, deux dollars sont économisés pour la société à long terme.